Connaissez-vous le restaurant japonais le plus exclusif de Paris ? Si vous êtes un grand amateur de bœuf wagyu, peut-être en avez-vous entendu parler. Mais il faut vraiment être un « initié » pour connaître le Marie Akaneya ! Ce restaurant atypique a ouvert ses portes dans une discrète rue du 8ème arrondissement courant 2023. Sans fanfare, ni tambour. Et pourtant les Japonais de la Capitale comme les amateurs avertis de la gastronomie nipponne n'ont pas loupé cette ouverture. Et pour cause, on peut y déguster le meilleur du wagyu, cette viande de bœuf japonaise ultra tendre car veinée d'un gras fin lui procurant une saveur inégalée...

 

Wagyu en japonais signifie simplement « bœuf ». Il faut donc distinguer les différentes races de bœufs qui s'abritent sous cette ombrelle, à l'image des vaches charolaises, salers ou limousines en France. On recense près de 200 races de wagyu élevées sur l'archipel, le plus connu dans nos contrés étant le bœuf de Kobé. Il devance en réputation celui d'Omi. Mais de tous les wagyu, c'est le bœuf provenant de la province de Matsusaka, dans la préfecture de Mi, qui est le plus renommé. Seuls les voyageurs avisés peuvent se vanter d'avoir un jour goûté cette viande d'exception car jusqu'en 2023, aucune des 150 fermes de l’appellation n'avait jamais exporté le moindre filet de viande en Europe ! Le restaurant Marie Akanyea a justement été créé pour permettre aux français de goûter, enfin, ce trésor si longtemps gardé secret par les japonais. Aux commandes de ce resto, un couple formé par l'espagnol Ignasi Elias et la japonaise Chiho Murata, déjà à la tête de deux restos japonais à Madrid et Barcelone. 

 

C'est leur rencontre avec le « pape » du bœuf de Matsusaka, Hiroki Ito, qui les a décidé à créer ce troisième restaurant parisien, à deux pas de la place de la Madeleine. Hiroki Ito est le patron d'un ranch qui élève les meilleures vaches Matsusaka de l'archipel. Et s'il envisageait de vendre sa précieuse viande en Europe, pour lui, il n'y avait qu'une seule ville qui s'imposait : Paris, la capitale de la gastronomie ! C'est donc pour satisfaire cet éleveur exigeant qu'Ignasi et Chiho ont créé le Marie Akaneya (choisissant le prénom le plus français qu'il soit pour l’accoler au nom Akaneya que l'on retrouve dans leurs autres adresses espagnoles, les Pilar Akaneya et Carlota Akaneya). 

 

La décoration vous plonge d'emblée dans l'ambiance des restaurants de Kyoto. Le personnel est habillé en kimonos traditionnels. Le dépaysement est total... Mais l'intérêt se trouve dans l'assiette. Car Marie Akaneya est donc le seul restaurant à proposer du bœuf de Kobé, d'Omi et de Matsusaka que l'on déguste en fines tranches que l'on grille soi-même sur les braises du petit barbecue inséré dans votre table. Là aussi, on est dans l’exceptionnel puisqu'il s'agit de charbon de bois de Wakayama, du chêne vert carbonisé à 1000° degrés et seul capable de délivrer une chaleur constante, sans la moindre fumée, une rareté hors de prix que l'on n’utilise que pour les repas d’exception. Chez Marie Akaneya, on vous invite donc à déposer sur le grill de fines tranches de viande que vous dégustez telle qu'elle, sans aucun accompagnement. On vous autorise une pincée de sel, nature, au wasabi ou à la truffe. Mais c'est tout. Pas question de gâcher cette viande vendue à prix d'or avec le moindre accompagnement. 

 

Cette viande fond littéralement dans la bouche. Pouvoir goûter, les unes après les autres, les trois viandes wagyu les plus chères et les plus renommées au monde est un privilège que seuls les gourmets les plus ouverts d'esprits et ceux qui connaissent déjà cette viande d’exception peuvent apprécier. Oubliez tout ce que vous connaissez de l'entrecôte ou du carpaccio. On est dans une autre dimension et cela ne ressemble presque plus à de la viande de bœuf. 

 

Avant de déguster cette viande ultra fine, on vous apportera toute une série de petits plats japonais concoctés par la cheffe Froulyne Dubouzet. Et vous terminez le dîner avec une autre rareté : le Crown melon. Au Japon, ce fruit est un mets de luxe que l'on s’offre pour les grandes occasions. Cultivé dans la préfecture de Shizuoka, l'un des endroits où la lumière du jour est la plus longue, on ne garde qu'un seul fruit par arbre. L'élu reçoit alors tous les nutriments de l'arbre et se gorge de sucre que des massages quotidiens des agriculteurs se chargent de répartir uniformément.

 

Voilà pour la formule du « grand menu » baptisé Sensekai qui n'est proposé qu'à une seule table par jour et qui est vendu au prix stratosphérique de 520 euros ! Les sakés étant compris dans ce tarif qui est exceptionnel, à l'image des viandes proposées. Mais, pas de panique, si vous ne pouvez pas casser votre tirelire, Marie Akaneya propose d'autres menus permettant de goûter, en plus petite quantité, boeufs wagyu et Crown melon. Le menu Akaneya à 120 euros vous permet de manger du bœuf de Kobé et le menu Fukuroi à 180 euros offre la dégustation du fameux bœuf de Matsusaka du Ranch Ito.

 

Marie Akaneya est définitivement un restaurant unique proposant une expérience exceptionnelle que l'on ne trouve, à ce jour, nulle part ailleurs... en Europe. Paris mérite plus que jamais son titre de capitale mondiale de la gastronomie !

 

Marie Akaneya
12 Rue Godot de Mauroy

75009 Paris
marieakaneya.com