Quand le « petit prince » de la télé-réalité culinaire rencontre le grand Prince de Galles... cela fait des étincelles ! Norbert Tarayre débarque là où on ne l'attendait pas : dans un palace qui est l’un des plus grands hôtels de Paris. Lui que l'on voit depuis des années sur le petit écran aider des quidams à ne pas louper une blanquette (Norbert, commis d'office) où des boulangers à monter un Mont-Blanc (La meilleure boulangerie de France) a investi les cuisines de l'hôtel Le Prince de Galles, sur la très chic avenue George V, dans le 8ème arrondissement de Paris. A deux pas des Champs-Elysées, il est à la tête du 19.20 depuis octobre 2023 pour le plus grand plaisir de ses nombreux fans qui le suivent depuis des années à la télévision. Une nouvelle péripétie pour cet hôtel de luxe qui a, un temps, hébergé la cheffe Stéphanie Le Quellec qui y avait décroché deux étoiles Michelin avec son restaurant La Scène. Avant que la direction de l'hôtel ne décide, en 2019, de fermer cette table adoubée par le « tout Paris » pour aller vers un concept de restauration « plus populaire ». 

On s'est longtemps interrogé sur cette décision étonnante mais on comprend mieux pourquoi le très populaire Norbert a été convié au Prince de Galles. Il apporte avec lui sa bonhomie, son dynamisme et sa popularité. Et braque tous les spots sur une adresse qui était sortie de la lumière. C'est aussi un joli clin d'œil du destin pour celui qui s'est fait connaître dans la saison 3 de Top Chef en 2012, coiffé au poteau par son ami Jean Imbert qui avait remporté la finale. Les deux compères ont ensuite animé une autre émission de télé (Norbert et Jean, le défi) avant que Jean Imbert ne prenne, lui aussi à la surprise générale, les cuisines d'un autre palace, le Plaza Athénée situé Avenue Montaigne. Soit à 5 minutes à pieds du Prince de Galles !

Norbert suit donc les traces de Jean, en apportant un vent frais dans un hôtel de luxe que parisiens et franciliens avaient un peu oublié de fréquenter. Et il débarque avec une offre imbattable : un menu entrée-plat-dessert à 49 euros ! Oui, oui, vous ne rêvez pas. Avec Norbert, on peut s'offrir une table chic, au déjeuner comme au dîner, pour moins de 50 euros. Autant dire que l'idée de génie cartonne et qu'il faut s'y prendre tôt pour décrocher une table. En salle, on constate que des « jeunes gens » qui ont sans doute connu le chef à la télé côtoient des touristes venus découvrir le Paris éternel. On devine aussi des habitants du quartier qui ont fait du 19.20 leur cantine et des hommes et femmes d’affaires qui convient leurs clients pour un repas de travail qui ne va pas faire exploser leur budget ! Bref, c'est toute la cité qui se retrouve à la table de Norbert Tarayre. Un joli coup pour ce vénérable hôtel Art déco inauguré en 1928 qui retrouve ainsi la lumière...

Et à table ? Chez Norbert, on fait simple. Une carte avec 5 entrées, 5 plats et 5 desserts. Plus quelques propositions du jour. Le poireau vinaigrette est délicat comme tout. L'œuf mayonnaise au sésame torréfié est presque mollet, ce qui lui confère une superbe texture, accompagnée d'une sucrine pour un peu de fraîcheur. Quant au céleri rémoulade agrémenté d'œufs de brochet fumés, il est aux antipodes de celui que l'on a subi dans les cantines de notre enfance. Délicieux ! Des entrées fines et ludiques qui ouvrent l'appétit (les portions sont plutôt contenues... mais pour un menu à 49 euros dans un palace, c'est la recette!). Côté plats, l’épaule d'agneau de 10h accompagnée de betteraves rôties et d'une mousseline de pomme de terre est un must. Mais on trouve aussi une volaille des landes et un lieu jaune. Norbert souhaitant faire connaître au plus grand nombre, touristes au premier plan, la cuisine traditionnelle française. Côté desserts : des classiques là aussi, mais tellement bien menés. Une tarte bourdalou gourmande, un baba au rhum iconique, etc. 

Avec son bistrot niché dans un superbe hôtel et décoré de la plus chic des façons (lumières tamisées, velours des assises, tentures arty aux murs...) Norbert Tarayre remporte haut la main le défi de proposer une cuisine populaire savoureuse et bien présentée pour des tarifs plus que raisonnables. Son 19.20 devient ainsi la bonne adresse où convier les cousins de province ou les copains de l'étranger pour leur faire découvrir la cuisine française traditionnelle. Mais c'est aussi l'adresse que les parisiens vont vite s’approprier tant on y mange bien, dans un beau lieu pour des tarifs si amicaux. Bravo !

Le 19.20 au Prince de Galles
33 avenue George V
75008 Paris