Difficile de suivre Juan Arbelaez, tant le jeune chef multiplie les ouvertures de restaurants explorant différentes cuisines : Yaya pour la Grèce, Barzuto pour la cuisine de son pays de naissance, la Colombie et, désormais, Arbela, son nouveau concept de cave à manger basque qu'il décline à travers la capitale. Le premier Arbela se situe dans le 10 ème arrondissement, au 49 rue de l'Echiquier. Mais on en trouve une déclinaison dans le 11ème arrondissement (64 rue de Charonne) et même à Boulogne-Billancourt, à la place de Levain, historiquement son second restaurant qu'il vient de transformer, donc, en Arbela ! Vous suivez ? C'est qu'il faut avoir la forme pour coller aux baskets du dynamique trentenaire qui ne cesse d'innover et d'expérimenter avec une seule ligne de conduite : faire plaisir à ses clients en proposant un gourmande « confort food », quelque soit l'adresse que ses fans décident de s'offrir. Chez Juan, on est toujours assuré de bien manger et de bien boire dans une ambiance festive et sympa. Bref, les restos de Juan Arbelaez sont avant tout des adresses de copains.
A ce titre, Arbela ne déroge pas à la règle. Nous avons testé celui de la rue de l'Echiquier qui anime le trottoir avec son ambiance de bodega basque. L'endroit n'est pas très grand et l'on y mange en se juchant sur des tabourets alignés le long du comptoir ou rangés autour de hautes tables. Le confort étant sommaire, les clients sortent régulièrement fumer et boire sur le trottoir, ce qui met de l'animation dans la rue ! A l'intérieur, les murs recouverts de crépis blanc et le mobilier en bois sombre vous transporte à Bidart ou Saint-Jean-de-Luz dans l'un de bars à manger dont les basques ont le secret. Dépaysement assuré donc. L'ambiance sonore monte vite, au rythme des bouteilles que l'on débouche, principalement provenant du grand sud-ouest, mais pas que. Arbela est l'adresse parfaite pour une dînette entre amis ou collègues après le boulot. On y passe pour boire un verre et l'on commande une planche de charcuterie et de fromages basque à partager. Et une heure après, on est encore là et on commence à sérieusement s'intéresser à la carte !
La carte, justement, on y picore dans une multitude de propositions. Des plus simples comme une assiette de boudin noir ou de jambon de Bayonne. Ou alors on s'aventure à commander un carpaccio de daurade à l'huile d'ail (très frais) ou un sandwich grillé à l'Ossau Iraty et jambon truffé ultra gourmand. Bien sûr, les incontournables des tavernes basques sont là aussi : les croquettes au jambon, petites boules plus raffinées qu'ailleurs ; la tortilla de patatas que l'on vous sert en morceaux agrémentés d'une mayonnaise piquante ou les inévitables padrones salés comme il faut que l'on déguste en se pourléchant les doigts. Les tempura de légumes sont sans intérêts et bien trop grassouillets (un peu à l'image de toute la carte d'Arbela, seul petit regret que l'on peut avoir au terme d'un repas qui n'a rien de diététique !).
Il y a une trentaine de propositions différentes à la carte d'Arbela. De petites assiettes que l'on partage entre amis, vu que c’est bien le concept des lieux. Et deux propositions de plats plus consistants : une sérieuse côte de cochon qui nourrira un groupe de copains et un merlu à l'espagnol, accompagné de poivrons et pommes de terre qui satisfera un couple pas encore rassasié. Côté dessert, la carte est ultra courte, Juan pariant sans doute sur le fait que ses hôtes auront déjà bien bus et mangés avant de s’attaquer au sucré ! Une crème catalane et des profiteroles. Service minimum pour les becs sucrés, donc. Mais les autres, les amateurs de belles bouteilles du terroir, de charcuterie, de fromage et de plats basques à manger avec les doigts, eux, ils seront comblés en sortant de cette taverne basque en plein Paris revu par un colombien éclectique !
A la carte comptez entre 9 et 16 euros pour les petites assiettes, la grande planche de charcuterie et fromage est vendue 60 euros et les plats, merlu et cochon, 32 et 59 euros.
Arbela
49 rue de l’échiquier
Paris 10
arbelarestaurant.com
